Sécurité
February 10, 2024 19:26
RDC : le ministre de la Santé met en garde contre la négligence de l’application de la « gratuité de la maternité » au sein des hôpitaux retenus
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10 FÉVRIER 2024 À 19:15
Depuis près de six mois, le Président de la République Félix Tshisekedi a officialisé la prise en charge gratuite des accouchements et des soins néonataux. Initialement, cette mesure ne s’appliquait dans un premier temps qu’à Kinshasa avant de s’étendre vers l’ensemble du pays.
Sur place, des sources concordantes affirment que plusieurs patients dépourvus des moyens manquent souvent d’accessibilité à cette initiative au détriment de ceux ayant les moyens.
Face à cette situation, le ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévention Dr Roger Kamba hausse le ton, à travers une correspondance publiée, jeudi dernier dont une copie est parvenue à POLITICO.CD.
« Désormais, tout le monde doit être au courant qu’il n’y aura plus de tolérance du fait que chacun fait son service en baissant la qualité. Il n’y aura plus du tout de tolérance pour les prestataires de soins qui refusent délibérément de donner des soins de santé aux personnes en détresse », a-t-il dit.
Le Dr Kamba a noté que les services de santé doivent être accessibles à tous les Congolais, particulièrement ceux qui sont en détresse. Il a rappelé que chaque jour, 70 femmes décèdent pendant l’accouchement et trois bébés sur 100 meurent à la naissance en RDC.
Au total, plus des 320 centres de santé et 50 hôpitaux généraux de référence dans la capitale congolaise ont été choisis en guise de l’application du programme de la gratuité de la maternité. Il a appelé tous ces centres choisis à ne jamais renvoyer un patient en situation de détresse pour manque de moyens financiers et autres raisons.
« Tout service d’urgence qui ne respectera pas ces normes sera sanctionné », a-t-il insisté.
De premières sanctions
A travers la même correspondance, le ministre Dr Roger Kamba a également, suspendu les médecins directeurs de deux hôpitaux à Kinshasa pour n’avoir pas pris en charge une mère et son bébé dans le cadre de la gratuité de maternité.
Il s’agit de Jean- Paul Divengi et Roger Kongo, respectivement médecins directeurs à l’hôpital général de référence de Kinshasa (Ex Mama yemo) et à la clinique de Ngaliema.
« Il leur est reproché d’avoir failli à leurs responsabilités de garantir la prise en charge d’une femme enceinte, de l’accouchement et du nouveau-né, faits ayant entraîné la mort de la concernée », lit-on dans cette correspondance qui précise que la suspension court jusqu’à l’issue des enquêtes approfondies diligentées à cet effet.
Ces faits sont prévus et punis par les dispositions des articles 10 et 26 de l’Ordonnance n°81-067 du 07 Mai 1981 portant règlement d’administration relatif à la discipline.
Le ministre de la Santé publique a en outre annoncé la suspension du fonctionnement du Centre Hospitalier Akram de Limete à Kinshasa pour le même fait.
POLITICO.CD/Cableinfos.com
POLITICO.CD/Cableinfos.com